Ce mal-être provient le plus souvent d’une mauvaise estime de soi liée à l’apparence physique, ainsi qu’à la prise d’antidépresseurs.
Une étude australienne parue dans Fertility and Sterility sur la vie sexuelle de jeunes femmes soulève des points inquiétants relatifs à leur bien-être. Cette recherche menée par des professeurs de l’université de Monash (Australie) a interrogé 6946 femmes originaires d’Australie âgées entre 18 et 39 ans.
Les questions portaient sur la qualité de leur vie sexuelle
(désir, orgasme, libido etc) ainsi que sur le bien-être émotionnel et l’image
de soi dans le cadre intime. Près d’un tiers des participantes a déclaré
être célibataire, 47% présentaient un indice de masse corporelle normal et près
de 70% ont eu des rapports sexuels dans les 30 jours précédant l’étude.
Les réponses obtenues grâce aux questionnaires révèlent que la moitié (50,2%)
des femmes interrogées a déclaré ressentir des sentiments de culpabilité, de
stress ou de mal-être relatifs à leur vie sexuelle. Parmi elles, une femme sur
cinq a signalé au moins un trouble correspondant à une dysfonction sexuelle
féminine (DSF).
Les DSF peuvent se traduire par divers troubles (baisse de libido, douleurs pelviennes
pendant les rapports sexuels, difficultés à atteindre l’orgasme) et sont
qualifiés comme tels lorsque la situation dure depuis plus de six mois.
La prise d’antidépresseurs associée à une baisse de
libido
L’une des raisons les plus fréquentes relatives aux DSF évoquées par les
participantes est la faible image de soi sur le plan sexuel, associée à un
sentiment de détresse chez 11% d’entre elles. Ces situations concernent aussi
bien des femmes célibataires ou en couple, ainsi que celles en surpoids ou qui
allaitent leur enfant.
D’après l’étude, les troubles de l’excitation, du désir, de l’orgasme ont
touché respectivement 9%, 8% et 7,9% des femmes interrogées. La prise
d’antidépresseurs, signalée par 20% des femmes interrogées, a été associée à un
impact négatif sur la sexualité, notamment sur la baisse de libido et les
difficultés à avoir un orgasme.
Selon Susan Davis, professeure spécialisée en santé des femmes à l’université
de Monash et autrice principale de la recherche, la détresse personnelle liée à
la sexualité et les DSF pourraient avoir un impact sur les relations et la
qualité de vie globale des femmes au fur et à mesure qu’elles vieillissent.
« La forte prévalence de la détresse personnelle liée à la sexualité montre
qu’il est important que les professionnels de la santé, en particulier ceux qui
travaillent dans les domaines de la gynécologie et de la fertilité, soient bien
préparés à interroger régulièrement les jeunes femmes sur tout problème de
santé sexuelle et à mettre en place une prise en charge ou une orientation
appropriée », souligne la chercheuse dans un communiqué.