La musique : un message d’amour. Iris Scialom, 17 ans, jeune prodige du violon sur la scène internationale.
Je suis musicienne.
Ce mot donne deux informations : d’une part je pratique la musique et d’autre part je suis une femme. La musique est une forme d’expression qui a une place plus ou moins importante dans la vie de la majorité des gens. Les femmes constituent environ la moitié de la population humaine.
Pourtant cet alliage est loin d’être intégré comme naturel dans la société occidentale du moins. Depuis les débuts de la musique écrite, les œuvres de compositrices ont été occultées avec soin du répertoire et les cheffes d’orchestre reconnues, même actuellement, sont très peu nombreuses. Du côté des interprètes la situation me semble moins pire bien qu’il soit toujours difficile de se faire respecter au même titre qu’un homme en tant que soliste par exemple.
Depuis le début de mon adolescence j’ai eu beaucoup de modèles féminins : d’abord le personnage d’Hermione dans Harry Potter, qui va évidemment de pair avec l’actrice et ambassadrice Emma Watson ; puis il y a eu ma professeure de violon Stéphanie-Marie Degand ; la chanteuse, comédienne et conteuse Natalie Dessay ; la cheffe d’orchestre Emmanuelle Haïm ; la comédienne, metteuse en scène et récitante Emmanuelle Cordoliani…
Ces artistes ne cessent de m’inspirer, m’apportent la force de croire en ce que je fais et m’en ont beaucoup appris sur la liberté. À mon sens, ce n’est pas qu’un droit mais également le courage d’être soi-même et de briser certaines barrières si cela peut aider à expérimenter son expression.
Je crois que le pire obstacle que je pourrais rencontrer en tant que femme est de me croire illégitime aux responsabilités. C’est là qu’intervient la nécessité d’une volonté de fer et d’une discipline constante. Le travail artistique est très différent des autres car il s’agit de se remettre en question, de se scruter sincèrement et de faire des choix incertains car les règles de l’art ne sont pas fixes.
La musique, comme tous les arts du spectacle, est un art intimement relié au temps, qui me semble être un des paramètres les plus précieux et mystérieux de la vie.
Personnellement, ce qui me donne la force de résilience, c’est le message que je sens devoir transmettre : un message d’amour.
Iris Scialom
Iris Scialom commence le violon à l’âge de 4 ans. Elle débute ses études au Conservatoire de Saint-Maur où elle étudie également le piano. Elle entre au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris à l’âge de 14 ans. Son professeur Stéphanie-Marie Degand lui a fait découvrir la pratique de la musique ancienne sur instruments historiques pour laquelle elle se passionne désormais. Elle s’intéresse également à la musique contemporaine et a remporté deux prix de la meilleure interprétation de la pièce contemporaine dans des concours internationaux, dont elle est plusieurs fois lauréate. Passionnée d’opéra, elle étudie le chant lyrique depuis cette année scolaire. Son rêve est de devenir soliste internationale, mais elle s’intéresse aussi aux musiques du monde et notamment à la musique indienne. Elle a obtenu sa Licence l’année dernière au Conservatoire et se trouve maintenant dans un cursus de Master. A plus long terme, elle voudrait aussi composer sa propre musique et participer à des actions humanitaires.