Selon un rapport annuel de l’ONG Oxfam, si les plus grandes fortunes de la planète se sont déjà refait une santé financière, les plus pauvres devront attendre dix ans avant de retrouver le niveau d’avant la pandémie.
En France, les milliardaires – dont Bernard Arnault, 3e fortune mondiale derrière les Américains Jeff Bezos et Elon Musk – ont « gagné près de 175 milliards d’euros » sur la même période, « dépassant leur niveau de richesse d’avant la crise ». C’est la troisième plus forte progression, après les Etats-Unis et la Chine.
La France n’est pas épargnée non plus, en dépit des mesures de soutien d’urgence déployées par le gouvernement, dont les 900 euros versés dès février aux travailleurs précaires. A l’automne 2020, les associations caritatives estimaient le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire à plus de 8 millions, contre 5,5 millions les années précédentes.
Pour contrer cette flambée des inégalités, Oxfam reprend les propositions des économistes Thomas Piketty et Gabriel Zucman qui consistent à taxer davantage les plus riches. « La crise du corona doit marquer un tournant dans la fiscalité des personnes et des entreprises les plus riches, estime Oxfam. Elle nous offre l’occasion d’établir enfin une fiscalité juste, de mettre fin au nivellement par le bas et d’initier un nivellement par le haut. »
Selon l’ONG, cette hausse de la fiscalité « peut prendre la forme d’une augmentation de l’impôt sur la fortune, de taxes sur les transactions financières et de mesures d’éradication de l’évasion fiscale. » Oxfam cite en exemple l’Argentine, qui en décembre a adopté une loi instituant un impôt extraordinaire sur les grandes fortunes. La recette, qui pourrait rapporter quelque 3 milliards de dollars, vise à financer la lutte contre les effets du Covid-19.
Sources : Oxfam, Le Monde, Le Parisien